Montréal et Québec, 27 novembre 2024Les jeunes placé·es ont 10 fois plus recours à des services de santé mentale que les jeunes de la population en général. Plus important encore, les jeunes placé·es ayant vécu un ou des épisodes d’itinérance y ont 40 fois plus recours. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude portant sur de nombreux enjeux vécus par les jeunes ex placé·es quant à l’utilisation de services sociaux et de santé.

Réalisée par la Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec (CRJ), l’étude Une consommation des services sociaux et de santé accrue par les jeunes adultes issu·es de la protection de la jeunesse présente des résultats importants sur la nature des services de santé et services sociaux reçus par les jeunes au Québec, des données encore plus éloquentes en ce qui concerne les soins en santé mentale. L’équipe du professeur Martin Goyette fait état d’importantes différences auprès de quatre catégories de jeunes de 18 à 20 ans : les jeunes de la population en général, les jeunes placé·es, ceux et celles ayant connu au moins un épisode d’itinérance et les jeunes sous double mandat.
 
Pour Martin Goyette, cotitulaire de la CRJ (volet Santé et Bien-être) et professeur de l’École nationale d’administration publique (ENAP), notre société ne s’attarde pas suffisamment aux arrimages nécessaires pour favoriser le bien-être de ces jeunes aux prises avec un nombre démesuré de défis.
 
« Le travail de l’équipe pointe plus que jamais sur le phénomène des portes tournantes », indique Martin Goyette. « Alors que les jeunes ont des aspirations et des besoins, certains sous-groupes de jeunes, au lieu de bénéficier de services de santé et de services sociaux cohérents qui pourraient prévenir leur vulnérabilisation, connaissent davantage d’épisodes d’itinérance, d’hospitalisation et de prises en charge par les services correctionnels. »

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La santé des jeunes en chiffres

  • 31,6 % des jeunes placé·es ont eu au moins une consultation avec un·e psychiatre alors que ce n’est le cas que de 5,4 % des jeunes de la population en général.
  • 17,4 % des hospitalisations des jeunes placé·es le sont pour des services en lien avec leur santé mentale, ce qui n’est le cas que pour 4,7 % des jeunes de la population générale.

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